Les acteurs de la filière porcine face à la cysticercose

Connaître l'organisation des échanges pour mieux définir des politiques de lutte efficace contre les maladies transmises par les aliments

A la suite des vagues d’épizootie en 1998 et 2002, l’élevage porcin est considéré comme une activité à risque. Les élevages de type industriels ont ainsi pour la plupart disparu; la production porcine est donc pratiquée par de petits et moyens éleveurs. La viande de porc, considérée comme un produit de « base », a vu depuis 1997, son prix être multiplié par deux. La filière porcine à Madagascar est à ce jour peu documentée et très fragile. La commercialisation du porc depuis les bassins de production périurbains est peu structurée et fait intervenir de nombreux intermédiaires. Toutefois, les éleveurs sont désireux de consolider leurs activités en dépit des restrictions imposées par l’Etat. En effet, des textes de lois réglementent les mouvements d’animaux, l’interdiction de marchés de porcs vivants et la divagation des animaux, mais ces mouvements persistent et le plus souvent sans aucun contrôle. Or la prévalence de certaines maladies et plus particulièrement de la cysticercose est directement liée à l'hygiène (absence de latrine...) mais aussi au système d'élevage des porcs (divagation, utilisation de déchets de cuisine...). La cysticercose est une maladie parasitaire qui est responsable de la mort d’environ 140 personnes par jour dans le monde. Ainsi, c’est une maladie importante pour la santé publique mais aussi sur le plan économique et tout particulièrement  dans les régions endémiques comme Madagascar.

Pour identifier les leviers d’action susceptible de réduire la prévalence de viande ladre, une étude socio-économique a tenté cette année de réactualiser les informations sur l’organisation de la filière et de décrire les stratégies économiques propres à l’ensemble des acteurs de la filière porcine. Des enquêtes qualitatives ont été menées dans quatre zones d’études situées dans un rayon de 50km autour de la ville d’Antananarivo, à savoir Arivonimamo, Imerintsiatosika, Antananarivo et Andoharanofotsy, auprès des différents acteurs de la filière à savoir les éleveurs, les bouchers, les collecteurs, les grossistes, détaillants …et les consommateurs. Les résultats seront disponibles fin 2013.