Atelier sur la qualité de la vanille à Madagascar et à la Réunion

A l'occasion de la venue à la Réunion d'Anne Sophie Bouchon qui travaille sur un programme d'amélioration de la qualité et de la commercialisation de la Vanille de Madagascar, un atelier qualité Vanille à été organisé à St Pierre à la Réunion le 6 août 2010.

Anne Sophie Bouchon travaille sur un programme piloté par le Centre Technique Horticole de Tamatave où elle a notamment réalisé une étude sur l’impact de la Fusariose dans les plantations villageoises de la SAVA.
 
Nous souhaitions, à l’occasion de sa venue à la Réunion tirer parti de son travail et échanger les différentes expériences en matière d’amélioration de la qualité de la vanille.
Mr Palama et Mr Grisoni ont accepté de participer à cette rencontre pour nous faire part de leur travaux à la Réunion.

L'atelier s'est déroulé la façon suivante :

  • Présentation 1 : « Impact de la Fusariose dans les plantations de Vanille de la SAVA et Qualité microbiologique des vanilles de Madagascar »
    Par Anne Sophie Bouchon, CTHT / Programme d’amélioration de la qualité de la vanille de Madagascar.
  • Présentation2 : «  La diversité variétale chez V. planifolia : perspectives pour l’amélioration de la qualité de la vanille à la Réunion ».
    Par Tony Palama et Michel Grisoni, UMR PVBMT Cirad/Université de La Réunion.

Qualité microbiologique des vanilles de Madagascar

Vanille

Le programme amélioration de la qualité et d'appui à la commercialisation de la vanille à Madagascar est financé par l'Union Européenne sur 2 ans.Il comprend 3 axes de travail et est surtout situé dans la région de Sambava où est concentré la plus importante production de Vanille de Madagascar. Ce programme s'inscrit dans la continuité de programme comme STABEX d'appui à la culture de vanille.

En ce qui concerne l'axe d'amélioration des pratiques productives, 2 fusarioses au été identifiées au niveau phytopathologie des plants: fusarium Oxysporum et fusarium Solani. Ces champignons causent des maladies de faiblesse et peuvent aller jusqu'à la mort du plant. Des pratiques ont été identifiée pour limiter l'infestation des plants: aérer les parcelles, limiter la densité de population, apport de matière organique... Les résultats de ces travaux pourront servir de base à l'élaboration de guides des bonnes pratiques diffusés auprès des producteurs. Des sondages ont été réalisés pour caractériser les exploitations, les parcelles et collecter des données sur les producteurs. Les superficies cultivées en vanille diminuent depuis 2006. Ces études semblent montrer que la culture de vanille est dans certains cas remplacées par du riz pluvial et/ou du manioc depuis 2006. Ce fait est corrélé à la baisse du prix de la vanille. Il expliquerait l'augmentation de l'apparition des fusarioses. L'entretien des parcelles serait peu à peu délaissé.

On comptabilise 7 espèces sauvages endémiques à Madagascar. Une étude sur la diversité génétique menée par le CIRAD et l'INRA a montré néanmoins une relative homogénéité génétique des plants. Un centre de ressource génétique a été mis en place mais connait aujourd'hui certaines difficultés.

En ce qui concerne la qualité de la vanille dans la filière. Il ne semble pas avoir de distinction de la qualité au niveau des producteurs/collecteurs: seule la quantité est importante. Afin d'améliorer la qualité des gousses, du matériel a été distribué à différents acteurs de la filière (producteurs, groupement collecteur et agents de contrôle)  comme moyen de maîtrise et contrôle de la qualité. La révision des normes nationales est en cours avec le Bureau des Normes de Madagascar car les normes existantes ne correspondent pas aux normes utilisées lors des transactions.Des critères qualité utilisés au niveau locales sont : la taille, la couleur, le taux de vanilline, la déhiscence et l'humidité. Les différentes qualité de vanille peuvent se répartir en 4 catégories qui vont de la catégorie Gourmet (qualité supérieur, marché de ncihe) à la qualité C "court" (qualité mondre, plus gros volume d'export).

En ce qui concerne les normes sanitaires, il ne semble pas avoir d'analyse au niveau des exportateurs. Des analyses menées par le Cirad ont montré que la flore totale est élevée mais que la flore pathogène est absente. L'amélioration de cette qualité sanitaire peut être faite grâce à des règles de bases simples. Mais elles sont peu suivies.

Au niveau de l'axe sur la commercialisation, 4 marché pilote sont mis en place pour organisée la commercialisation de la vanille préparée. Le but est d'initier une différenciation du prix par rapport à la qualité. Des fraudes sont cependant répertoriées concernant l'usurpation de l'origine. Des vanilles sont commercialisés à tort sous l'appellation Madagascar ou "identique à Madagascar". Afin de protéger la filière vanille malgache, une démarche d'indication géographique protégée est en marche.

La diversité variétale chez V. planifolia

Vanille

110 espèces de vanilles sont répertoriées à travers le monde. Les varitétés aromatiques sont localisées essentiellement en Amérique du Sud avec V. planifolia. Grâce au marquage moléculaire, la diversité au sein des espèces à été caractérisée. Chez V. planifolia. une faible diversité génétique a été notée. Cette faible variabilité trouve ses explications dans son système de reproduction végétatif et dans l'histoire de sa dissémination. Une diversification a cependant été mise en évidence. Elle est dûe à des mutations ponctuelles, des semences d'autofécondation et à de la polyplïdisation.

Un phénotypage de ces individus et d'hybrides a été mené pour identifier les individus performants. Pour cela deux études sont menées, à la fois sur les rendements et le profil aromatique avec pro vanille et l'UMR, ainsi que sur la résistance à fusariose avec le CIRAD.