Filières de qualité : accompagner les acteurs vers des labels ou marques collectives

Membre(s) de coopératives, producteurs(trices), transformateurs(trices), commerçant(e)s…Ils sont une quarantaine à avoir suivi un atelier méthodologique afin de valoriser la qualité et/ou l’origine de leurs produits.

Dans le cadre du projet Interreg-V Qualinnov 2, l’Institut de la Qualité et de l’Agroécologie (IQUAE) a organisé des ateliers multi-filières à Madagascar, Maurice et aux Comores afin d’accompagner les acteurs de ces filières dans des dynamiques collectives de valorisation par la qualité et/ou l’origine.

 « L’objectif est de fournir aux participants les connaissances et les outils nécessaires à la mise en place d'un Signe d'identification de la Qualité et de l'Origine (SIQO) et d’identifier la voie de valorisation la plus adaptée en fonction de leurs activités et du marché visé », souligne Julie Gourlay, ingénieur en développement au sein d’IQUAE, qui a animé ces ateliers. Cela peut prendre la forme d’une Indication Géographique (IG), notamment pour des productions patrimoniales comme la vanille ou le café, mais aussi de marques collectives.

« Une marque collective, c’est une marque utilisée par plusieurs opérateurs économiques qui respectent tous le même règlement d’usage de la marque. En y incluant un cahier des charges avec des critères qualitatifs, on obtient une démarche qualité. « Nou la fé » ou « Made in Moris » sont des exemples de marques collectives. C’est beaucoup plus rapide et simple à mettre en place qu’une IG. Par contre, ça n’apporte aucune protection juridique de la dénomination (c’est le droit des marques qui s’applique). Mettre en place une marque collective peut s’avérer intéressant comme première étape avant la mise en place d’une IG. Il faut par ailleurs que le système d’IG au niveau réglementaire soit en place dans le pays, ce qui n’est pas le cas à Madagascar ou à Maurice. », explique Julie.

Quatre ateliers pour explorer de multiples opportunités

Au total, quatre ateliers sur les démarches labels et marques collectives sont prévus au sein du projet Qualinnov 2, dont trois ont déjà eu lieu en 2018 et 2019. 

A Madagascar, l’atelier qui a rassemblé une quinzaine de personnes en octobre 2018 était la suite de travaux initiés en 2017. Les participants ont échangé sur l’évolution du dispositif IG sur plusieurs filières à Madagascar et ont proposé que le premier dossier test pour une IG soit la Vanille de Madagascar. D’autres opportunités ont également été abordées, notamment un projet de valorisation d’un panier de produits spécifiques à une région de Madagascar et un projet portant sur l’Agriculture Biologique propre à Madagascar. 

Aux Comores, en novembre 2018, les participants ont étudié les opportunités de valorisation de 3 produits agricoles emblématiques : l’huile essentielle d’Ylang Ylang, la vanille et le litchi. Cet atelier fut l’occasion d’échanger sur la mise en place d’une IG sur la vanille durable des Comores, dont le cahier des charges a été élaboré par l’Office National de la Vanille (ONV). En bref, il en est ressorti que les Comores sont le berceau de produits d’exception qui pourraient bénéficier d’une indication géographique pour protéger leur dénomination et les identifier sur le marché international.

A Maurice, en avril 2019, les réflexions ont porté sur les scénarios de valorisation des produits du projet « Smart Agriculture » et de l’ail pays. Les producteurs des fermes pilotes souhaitent valoriser le changement de pratiques au sein de leurs exploitations en communiquant auprès des consommateurs via une démarche de qualité. En ce qui concerne l’ail pays, une structuration collective des producteurs et la mise en place d’une identification de ces produits auprès des consommateurs pourraient permettre une mise en avant de ce produit connu pour son goût piquant et ses propriétés médicinales et nutritionnelles face à l’ail d’importation majoritaire sur le marché mauricien.

Grâce à cette rencontre, Natacha Prayag, assistante agronome à Senneville, a compris comment mieux positionner ses produits auprès des clients. « La formation m’a permis d’identifier le type de valorisation qui conviendra le mieux au produit et au type de client que je souhaite toucher. J’avais déjà préparé un cahier des charges pour la laitue, qui a été adapté au cours de l’atelier afin d’être sur la même longueur d’onde que nos clients. »  

L’occasion pour les participants de réfléchir sur leurs produits, leurs qualités organoleptiques, leur commercialisation, les attentes des consommateurs et de déterminer des priorités d’actions dans les différentes filières.

Publiée : 15/05/2019