Madagascar: Identification des résistances aux antibiotiques chez les bactéries alimentaires

Identification des résistances aux antibiotiques chez les bactéries alimentaires responsables de toxi-infections à Madagascar - Une étude co-financée par l'Ambassade de France à Madagascar et le réseau QualiREG

La connaissance des résistances bactériennes permet de mieux orienter les antibiothérapies pour qu'elles soient efficaces dans les élevages. Elles renseignent également sur l'utilisation des antibiotiques car l'emploi abusif des antibiotiques dans les élevages en général a été reconnu comme une cause de l'émergence de bactéries résistantes voire multirésistantes à plusieurs antibiotiques. Ainsi, l'analyse de la résistance est un indicateur complémentaire à l'analyse des résidus pour mieux gérer l'utilisation des antibiotiques dans les élevages.  

Quand il s'agit de bactéries pathogènes pour l'homme transmises par la viande, cela peut entraîner un problème de santé publique. En effet, le CDC (USA) a montré que la résistance de 3 pathogènes majeurs pour l'homme – Salmonella sp., Campylobacter sp. et Escherichia coli – est liée à l'utilisation des antibiotiques chez les animaux. Par ailleurs, même quand la résistance n'est pas portée par des bactéries pathogènes pour l'homme, sachant que les gènes de résistance peuvent être transférés entre les bactéries de niches écologiques différentes, il est aussi possible que la résistance soit transmise à d'autres bactéries pathogènes pour l'homme via la chaîne alimentaire. La situation à Madagascar vis-à-vis de ces résistances bactériennes demeure malheureusement non explorée.

A l'occasion d'une étude co-financée par l'Ambassade de France à Madagascar et par le réseau QualiREG, une campagne de prélèvements (sang et échantillon de muscle) sera organisée en 2010 au niveau des abattoirs terminaux de porcs et des marchés aux alentours d’Antananarivo. Les bactéries d’intérêt sanitaire, comme Salmonella spp., E. coli, Staphylococcus aureus, seront isolées à partir des prélèvements de porcs. Les antibiogrammes en milieu solide seront réalisés pour déterminer leur susceptibilité vis-à-vis des principales classes d’antibiotiques utilisées.

Les résultats seront disponibles fin 2010.